Le Figaro - 2 novembre 07.
Sous le coup d’un arrêté ministériel d’expulsion pour des prêches radicaux ou des comportements susceptibles d’attenter à la sécurité nationale, ils bénéficient de la protection d’associations musulmanes influentes.
Le chantier de la grande mosquée de Créteil devrait être terminé l’année prochaine. Déjà, le minaret s’élève dans le ciel. Et, en dehors des 700 000 euros qui manquent encore, rien n’est à signaler du côté de la construction de l’édifice subventionné à hauteur d’1 million d’euros par la municipalité.
Pourtant, le futur imam, Ilyes Hacene, est convoqué le 3 décembre devant la commission d’expulsion du Val-de-Marne. Si la justice juge son dossier assez lourd, son nom viendra compléter la liste de la quinzaine d’imams éloignés depuis 2001 en prévention du terrorisme islamique.
Des rapports de police signalent qu’Ilyes Hacene, «connu pour son engagement au profit de l’idéologie salafiste», aurait prononcé depuis son arrivée en France une série de prêches «soutenant les moudjahidins et fustigeant Israël et les États-Unis».
Ilyes Hacene est soutenu par la Mosquée de Paris et par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Sous le couvert de l’anonymat, un spécialiste du dossier déclare : «L’UOIF a l’oreille des autorités, qui comptent sur elle pour contenir les radicaux. Les autorités ont fait le pari que ce mouvement est suivi par les jeunes et en particulier les jeunes Français convertis. Or ce n’est pas vraiment le cas…»
Alors que dix-sept imams - une majorité d’Algériens, d’autres venant de Tunisie, du Maroc, de Turquie ou du Pakistan - sont aujourd’hui sous le coup d’un «arrêté ministériel d’expulsion», on ajoute qu’il est souvent «préférable de les maintenir sur le territoire», quitte «à les assigner à résidence».
On ferait ainsi «moins de vagues» tout en se créant «quelques obligés».