A 92 ans, le général Marcel Bigeard, officier le plus décoré de l'armée française, évoque la démission spectaculaire du général Cuche et le malaise des armées :
"Faut le faire ! Les généraux, quand ils ont deux étoiles, ils en veulent trois puis quatre. En principe, on ne démissionne pas comme ça. Je crois qu'il faut un certain courage, d'autant plus qu'il avait un job prévu : gouverneur des Invalides. Je dis : c'est bien. Je salue le panache même si je comprends les deux. Le président de la République a assez de travail, il est débordé, alors une affaire comme ça, ça ne l'arrange pas. A Carcassonne, il est arrivé certainement en colère et leur a dit : « Vous êtes des amateurs. » C'était le mot de trop ! Le général a entendu ça. Il est parti et c'est bien. Mettez-vous à sa place. [...]
Mais, moi, je le dis : nous sommes en guerre. C'est une guerre subversive qui frappe où elle veut, quand elle veut. Ils ont frappé l'Amérique, l'Angleterre, l'Espagne, pourquoi pas demain la France ? L'ennemi, ce sont tous ces mouvements subversifs, dirigés par Al-Qaïda, et qui travaillent dans l'ombre et peuvent décider de descendre Bigeard cette nuit. C'est le terrorisme islamique avec des gens qui ont un idéal et sont prêts à se faire tuer, à tirer sur la foule ou n'importe quoi... [...]
Vous savez, j'en ai vu des réformes au cours de ma vie ! J'ai 92 ans. J'en ai vu des livres blancs et ce ne sera pas le dernier. Quand on a vécu tout ce que j'ai vécu, tout cela fait mal. Je le dirai dans mon nouveau livre : « Mon dernier round face à la vieillesse ». Ce qui me permettra de sortir d'une façon correcte. On dira : il est mort en donnant un dernier coup de plume !"
Source : Le Salon Beige.