Voyez bonnes gens, voyez ce dessin qui a paru à la ‘‘une’’ de l’Union ce samedi 24 novembre (édition Soissons / Château-Thierry), voyez ce qu’il représente : une espèce de sauvage hirsute armé abattant férocement quatre jeunes hommes doux comme des agneaux et effrayés devant tant de violence injustifiée à leur encontre…
Ce dessin choc et racoleur est censé illustrer le drame de Plomion (voir notre premier article sur le sujet en cliquant ici) où un honnête artisan-boulanger, père de famille, a défendu son bien devant une bande de voyous, l’un d’entre eux (un immigré roumain) ayant perdu la vie dans leur tentative de cambriolage.
Le commentaire sous le dessin indique : « L’enquête devra déterminer si le boulanger était en état de légitime défense. » D’après l’illustration l’Union semble clairement indiqué que non (sur l’image les quatre voyous ne sont même pas armés, sinon d’une lampe torche, alors que la réalité est tout autre puisque le boulanger a reçu au moins un coup au ventre porté avec un bâton).
Mais l’union ne s’arrête pas là dans la mauvaise foi et le parti pris : en effet, pour compléter son article le journal nous remet en mémoire quelques faits divers qu’il juge similaire. Parmi ceux-ci l’on retrouve l’histoire de ce garagiste de l’Aube qui avait piégé sa radio avec des explosifs en cas de cambriolage, bilan : 1 mort et un blessé (qui, après tout, n’avaient qu’à pas commettre de vol). En quoi ce cas peut-il être comparé avec celui de l’affaire de Plomion ? Par cet exemple le journal voudrait-il sous-entendre qu’à l’instar du garagiste le boulanger aurait prémédité son geste ? Qu’il aurait tendu un piège aux voyous auteurs de la tentative de cambriolage ? Cela n’a pas de sens, mais cela ne semble pas gêner la rédaction de l’Union.
N’importe qui aurait sans doute honte de ce dessin et de cet amalgame qui dénigre un honnête travailleur, mais pas la rédaction de l’Union visiblement. Le nombre d’exemplaire du journal vendu vaut bien de souiller l’honneur d’un bon citoyen peut-être ?
Bien sur, si tel n’était pas l’intention de la rédaction de l’Union elle pourra rectifier, mais le fera-t-elle ? Rien n’est moins sur…
L’artisan-boulanger est aujourd’hui en garde à vue et sera dans doute mis en examen dans les prochaines heures. Surtout si les cambrioleurs ne possédaient pas d’arme à feu puisque qu’en France, par une aberration que l’on ne s’explique pas, il faut que les moyens employés pour se défendre soient proportionnés aux risques encourus pour que cela soit de la légitime défense. En clair si l’on vous attaque avec un bâton et que vous avez un fusil, ne vous en servez pas ; posez-le et allez chercher un bâton ; sinon vous ne serez plus l’agressé mais l’agresseur .
Il n’y a pas si longtemps, pour un cas similaire, personne n’aurait plaint les voyous, et l’artisan-boulanger aurait été félicité par les autorités de police, de justice et municipales. Aujourd’hui le même risque la prison et d’avoir sa vie brisée pour avoir défendu ses biens et sa famille. Ce n’est pas la première affaire de ce genre. Ce n’est pas la première fois que des médias s’appliquent à faire plaindre les voyous au détriment de l’honnête travailleur. C’est même devenu la norme dans la République.
Alors, oyez ! oyez ! Honnête gens et personnes intègres, sachez que si l’on vous vole ou si l’on vous agresse, il faudra non seulement vous laisser faire, mais encore dire : « merci et pardon »…
Triste époque, tristes institutions…